Série réalisée dans le cadre de la Grande commande photographique « Radioscopie de la France » pilotée par la BnF. Ce travail, que je poursuis, porte sur ce qui fait lien et autorité en milieu rural en Sarthe et dans l’Orne (pratiques culturelles, politiques et religieuses, exercice des pouvoirs régaliens, comices agricoles, commémorations…). Il prolonge mes « Jours de fête », chronique des moments de sociabilité en Sarthe rurale.
© Nicolas KRIEF / Divergence
La communauté St Martin de Montligeon se consacre à l’accompagnement de croyants dans le deuil et la peine. La liturgie pratiquée est extrêmement précise, très fastueuse, et très suivie par le public présent. Pendant les offices, les sœurs chantent, jouent de la musique, portent les fleurs. Avant ceux-ci, elles aident les prêtres dans la préparation liturgique (rangement des hosties dans les ciboires…). Les enfants de cœur, vêtus d’aubes(et d’une soutane le samedi saint, formés et conduits par un jeune séminariste, ) servent en grande pompe les cérémonies. Le public, assez homogène ; si on excepte quelques pèlerins venus d’Afrique subsaharienne, et quelques fidèles très religieux, l’assemble semble très « versaillaise », beaucoup de couples trentenaires accompagnés d’enfants, très nombreux et en bas âge, et des couples plus âgés à la tenue bourgeoise. Les messes semblent parfois rendre compte de ce que furent les sacrements religieux au XIXe siècle quand les bruits des enfants résonnaient derrière les chants et les prières.
La communauté St Martin de Montligeon se consacre à l’accompagnement de croyants dans le deuil et la peine. La liturgie pratiquée est extrêmement précise, très fastueuse, et très suivie par le public présent. Pendant les offices, les sœurs chantent, jouent de la musique, portent les fleurs. Avant ceux-ci, elles aident les prêtres dans la préparation liturgique (rangement des hosties dans les ciboires…). Les enfants de cœur, vêtus d’aubes(et d’une soutane le samedi saint, formés et conduits par un jeune séminariste, ) servent en grande pompe les cérémonies. Le public, assez homogène ; si on excepte quelques pèlerins venus d’Afrique subsaharienne, et quelques fidèles très religieux, l’assemble semble très « versaillaise », beaucoup de couples trentenaires accompagnés d’enfants, très nombreux et en bas âge, et des couples plus âgés à la tenue bourgeoise. Les messes semblent parfois rendre compte de ce que furent les sacrements religieux au XIXe siècle quand les bruits des enfants résonnaient derrière les chants et les prières.
Au théâtre de Mamers. Sur la scène les membres de la confrérie en grand tenue. Dans l’assistance, peu nombreuses, des charcutiers, des bouchers. Chaque trophée est offert par un acteur de la vie locale, la mairie, le CA, l’union des commerçants…
Les pompiers sont appelés par les voisins d’un éleveur. Celui-ci a mis le feu à un tas de decombres de bâtiments en bois, et le feu s’est propagé à 150 tonnes de balles de foin stockées contre une haie constituée de grands arbres. Le véhicule d’incendie ne contient que 2,5t d’eau et la « gourde » (camion citerne) des pompiers de Mauves/Huisne est appelée en renfort. Ils remplissent des « piscines » d’eau dans lesquelles puisent les véhicules incendie tandis que la gourde fait la noria entre le lieu de l’incendie et une bouche a incendie de campagne proche. Le chien de Jean-Marie Pigeon, est heureux de voir tant de monde et circule avec joie et fébrilité. Deux gendarmes arrivent pour dresser un constat. Le sinistre étant accidentel et les dégâts circonscris à la propriété du responsable aucun PV ne sera rédigé. Fanny, jeune pompier volontaire (infirmière pédiatrique dans la vie civile) et sa binôme se relaient avec deux de leurs collègues pour tenir une des lances. Un collègue apporte eau en bouteilles et de quoi manger pour les pompiers en pause. Tandis que l'équipe de Mauves s’attaque avec une autre lance à circonscrire les flammes de l’autre côté du mur de paille en feu. « On en a pour la nuit. On va laisser la paille se consumer et s’assurer que le feu ne s’étend pas ». Jean-Marie Pigeon : « j’ai fait une connerie, tant pis pour moi. C’est pas grave, j’avais des réserves, j’en ai plus, mais les bêtes ne sont pas menacées, aucun bâtiment non plus, y a plus grave »
33 confréries venues de toute la France étaient conviées, pour défiler dans rues de la commune sous escorte de la musique de Saint-Vincent-des-Près. Puis sont intronisées les personnes qui ont œuvré pour la défense des rillettes sarthoises ou du département de la Sarthe au théâtre municipal Sont intronisés chevaliers : Monseigneur Yves Le Saux, évêque du diocèse du Mans, Olivier Compain, sous-préfet de l’arrondissement de Mamers, colonel Michel Ignatovitch, commandant en second du groupement de gendarmerie de la Sarthe. « Chaque médaille est une pièce unique faite en faïence de Malicorne-sur-Sarthe, peinte à la main », explique le grand maître. (source le Maine Libre)
J’ai rendez-vous au Theil avec Manon, Chloé et Laura, vétérinaires rurales au Theil sur Huisne le 11 mai. Ces jeunes vétérinaires sont enthousiastes et vives, le rendez-vous se déroule simplement quand l’une d’entre elle (Manon) part intervenir dans une exploitation de Saint-Hilaire sur Erre ; une génisse porte un veau mort né, et il s’agit de le faire sortir par césarienne ou bien par voie vaginale en le découpant. Quand j’arrive la génisse a reçu une anesthésie locale et deux vétérinaires (Manon et morgane sont en train d’ouvrir le flan de l’animal pour pratiquer une césarienne). Elles plongent les mains dans l’utérus tournent le veau, en sortent les pattes. Aidées des deux frères éleveurs elles sortent l’animal du ventre de sa mère. Manon constate au toucher qu’il bouge dans l’utérus. Posé au sol, le veau donne des signes de vie. Sa langue est gonflée. Il a souffert d’un manque d’oxygène. La praticienne lui pratique un massage cardiaque. Son cœur bas, il bouge les membres et tremble. Il vivra, mais peut-être handicapé mental. Saura-t-il se nourrir au pis de sa mère… Les vétérinaires recousent la génisse, qui s’est coincée les pattes arrières sous elle. Manon repart au cabinet tandis que Morgane rentre soigner un hamster dont les propriétaires attendent au cabinet.
Nous sommes en voiture de patrouille quand un cambiolage vien d'être decouvert par le propréiataire d'une résidence secondaire à Ceton. La famille parisienne nous reçoit avec décontraction. seuls deux smartphones et une tablette ont été vollées, et des caméras de suverillance bricolées par le propriataire avec de vieux smartphones a fimé la scène. Les militaires reconnaissent les adolescents impliqués, et relèvent les empreintes laissées un peu partout, pour constituer un "flag"
La communauté St Martin de Montligeon se consacre à l’accompagnement de croyants dans le deuil et la peine. La liturgie pratiquée est extrêmement précise, très fastueuse, et très suivie par le public présent. Pendant les offices, les sœurs chantent, jouent de la musique, portent les fleurs. Avant ceux-ci, elles aident les prêtres dans la préparation liturgique (rangement des hosties dans les ciboires…). Les enfants de cœur, vêtus d’aubes(et d’une soutane le samedi saint, formés et conduits par un jeune séminariste, ) servent en grande pompe les cérémonies. Le public, assez homogène ; si on excepte quelques pèlerins venus d’Afrique subsaharienne, et quelques fidèles très religieux, l’assemble semble très « versaillaise », beaucoup de couples trentenaires accompagnés d’enfants, très nombreux et en bas âge, et des couples plus âgés à la tenue bourgeoise. Les messes semblent parfois rendre compte de ce que furent les sacrements religieux au XIXe siècle quand les bruits des enfants résonnaient derrière les chants et les prières.
Lundi 8 mai, campagne sarthoise. Ce jour-là, le souvenir du maelström que fut le XXe siècle s’exprime en rites, en fanfare et en mots le temps d’une commémoration, et de retrouvailles villageoises. Le mot du ministre est lu systématiquement par l’élu représentant l’autorité : en cette année 2022 le ton est donné, la guerre en Ukraine (« en Europe »), la montée du lepénisme en France donne des accents douloureusement actuels aux combats « pour le liberté » commémorés devant chacun des monuments aux morts de France. Durant le vin d’honneur qui suit les festivités, le maire de Fresnay (Fabienne LABRETTE MÉNAGER) me fait part de son inquiétude. Le Pen est arrivée en tête au second tour de bourg LR avec 51,51 % des voix : « il va falloir que les responsables nationaux nous écoutent nous, élus locaux, et comprennent que tout ça est le résutat des déserts médicaux, de la disparition des services publics et du sentiment d’abandon des populations du territoire ». Madame le Maire pose avec Fraxinus, le nain de jardin Fresnois, devant un des véhicules du centre de pompiers du bourg. « fil conducteur de cette nouvelle saison culturelle. Du 16 avril au 18 septembre ". Source Le Maine libre) Ces commémorations revêtent une importance particulière pour ses promoteurs et acteurs dans ce coin du Nord Sarthe qui a vu passé les colonnes de la 2eDB en route vers Paris et où se sont déroulés les premiers combats de la division FFL sur le territoire français. L’organisation des ces commémorations est chaque année un peu plus compliquée : les AC de l’Algérie disparaissent peu à peu, les fanfares de village aussi, par manque de vocation. L’église était pleine en ce dimanche de printemps (et parce que le 8 mai tombait un dimanche). Dans son homélie, le jeune prêtre qui officiait (le père Gautier Terral, nouveau curé du diocèse) a rappelé le devoir de mémoire… et de tolérance en ces temps de guerre en Europe, et
C’est le jour du concours, celui où l’on gagne des « plaques »., où se font, ou pas les ventes à des acheteurs de boucherie (boucheries de grandes surfaces, transformateurs industriels…). Les mouvements de bêtes et d’hommes me donnent le sentiment d’une plongée au XIXe siècle au moment de l’essor des comices et de l’avènement lente d’une ruralité qui se modernise et communique avec le monde des petits bourgs et des villes. Le moment où se retrouvent entre pairs les éleveurs, celui où ils échangent techniques, joies et inquiétudes. Les éleveurs sont un peu tendus. Les acheteurs sont là. Ils palpent les animaux. Si un Bovin est acheté, une grande étiquette autocollante lui est collée sur la croupe : de le viande sur pied… Le président du concours est venu me voir : « Ca monte chez des gars, ils craignent que vous soyez de L214. » J’explique.
La communauté St Martin de Montligeon se consacre à l’accompagnement de croyants dans le deuil et la peine. La liturgie pratiquée est extrêmement précise, très fastueuse, et très suivie par le public présent. Pendant les offices, les sœurs chantent, jouent de la musique, portent les fleurs. Avant ceux-ci, elles aident les prêtres dans la préparation liturgique (rangement des hosties dans les ciboires…). Les enfants de cœur, vêtus d’aubes(et d’une soutane le samedi saint, formés et conduits par un jeune séminariste, ) servent en grande pompe les cérémonies. Le public, assez homogène ; si on excepte quelques pèlerins venus d’Afrique subsaharienne, et quelques fidèles très religieux, l’assemble semble très « versaillaise », beaucoup de couples trentenaires accompagnés d’enfants, très nombreux et en bas âge, et des couples plus âgés à la tenue bourgeoise. Les messes semblent parfois rendre compte de ce que furent les sacrements religieux au XIXe siècle quand les bruits des enfants résonnaient derrière les chants et les prières.
S’il est une pratique codifiée, ritualisée comme peuvent l’être par exemple les commémorations républicaines, les marches blanches ou les liturgies religieuses, c’est la Chasse à cour : Tenues rituelles, hiérarchie des membres et de leurs rôles, vocabulaire. S’y retrouvent les membres de l’équipage, mais aussi des promeneurs, des badauds, de photographes animaliers amateurs, venus en voiture, à vélo, équipés de jumelles et d’appareils photos, venus assister au spectacle à l’occasion d’une ballade en forêt. Une drôle de troupe où se mêlent différents milieux sociaux. Cela dit, suivre une chasse à courre sans être à cheval consiste donc à tenter de suivre l’équipage en voiture par les routes carrossables, à en monter et en descendre toutes les cinq minutes pour écouter la clameur des chiens, et suivre la traque dans l’espoir de voir passer des cerfs et d’assister à l’Hallali, pendant 6 heures… Les participants le disent : leur plaisir ? Voir les chiens travailler, et peut-être apercevoir des cerfs. Ce jour-là l’assemblée reviendra bredouille.
J’ai rendez-vous au Theil avec Manon, Chloé et Laura, vétérinaires rurales au Theil sur Huisne le 11 mai. Ces jeunes vétérinaires sont enthousiastes et vives, le rendez-vous se déroule simplement quand l’une d’entre elle (Manon) part intervenir dans une exploitation de Saint-Hilaire sur Erre ; une génisse porte un veau mort né, et il s’agit de le faire sortir par césarienne ou bien par voie vaginale en le découpant. Quand j’arrive la génisse a reçu une anesthésie locale et deux vétérinaires (Manon et morgane sont en train d’ouvrir le flan de l’animal pour pratiquer une césarienne). Elles plongent les mains dans l’utérus tournent le veau, en sortent les pattes. Aidées des deux frères éleveurs elles sortent l’animal du ventre de sa mère. Manon constate au toucher qu’il bouge dans l’utérus. Posé au sol, le veau donne des signes de vie. Sa langue est gonflée. Il a souffert d’un manque d’oxygène. La praticienne lui pratique un massage cardiaque. Son cœur bas, il bouge les membres et tremble. Il vivra, mais peut-être handicapé mental. Saura-t-il se nourrir au pis de sa mère… Les vétérinaires recousent la génisse, qui s’est coincée les pattes arrières sous elle. Manon repart au cabinet tandis que Morgane rentre soigner un hamster dont les propriétaires attendent au cabinet.
S’il est une pratique codifiée, ritualisée comme peuvent l’être par exemple les commémorations républicaines, les marches blanches ou les liturgies religieuses, c’est la Chasse à cour : Tenues rituelles, hiérarchie des membres et de leurs rôles, vocabulaire. S’y retrouvent les membres de l’équipage, mais aussi des promeneurs, des badauds, de photographes animaliers amateurs, venus en voiture, à vélo, équipés de jumelles et d’appareils photos, venus assister au spectacle à l’occasion d’une ballade en forêt. Une drôle de troupe où se mêlent différents milieux sociaux. Cela dit, suivre une chasse à courre sans être à cheval consiste donc à tenter de suivre l’équipage en voiture par les routes carrossables, à en monter et en descendre toutes les cinq minutes pour écouter la clameur des chiens, et suivre la traque dans l’espoir de voir passer des cerfs et d’assister à l’Hallali, pendant 6 heures… Les participants le disent : leur plaisir ? Voir les chiens travailler, et peut-être apercevoir des cerfs. Ce jour-là l’assemblée reviendra bredouille.
C’est le jour du concours, celui où l’on gagne des « plaques »., où se font, ou pas les ventes à des acheteurs de boucherie (boucheries de grandes surfaces, transformateurs industriels…). Les mouvements de bêtes et d’hommes me donnent le sentiment d’une plongée au XIXe siècle au moment de l’essor des comices et de l’avènement lente d’une ruralité qui se modernise et communique avec le monde des petits bourgs et des villes. Le moment où se retrouvent entre pairs les éleveurs, celui où ils échangent techniques, joies et inquiétudes. Les éleveurs sont un peu tendus. Les acheteurs sont là. Ils palpent les animaux. Si un Bovin est acheté, une grande étiquette autocollante lui est collée sur la croupe : de le viande sur pied… Le président du concours est venu me voir : « Ca monte chez des gars, ils craignent que vous soyez de L621. » J’explique.
Lundi 8 mai, campagne sarthoise. Ce jour-là, le souvenir du maelström que fut le XXe siècle s’exprime en rites, en fanfare et en mots le temps d’une commémoration, et de retrouvailles villageoises. Le mot du ministre est lu systématiquement par l’élu représentant l’autorité : en cette année 2022 le ton est donné, la guerre en Ukraine (« en Europe »), la montée du lepénisme en France donne des accents douloureusement actuels aux combats « pour le liberté » commémorés devant chacun des monuments aux morts de France. Durant le vin d’honneur qui suit les festivités, le maire de Fresnay (Fabienne LABRETTE MÉNAGER) me fait part de son inquiétude. Le Pen est arrivée en tête au second tour de bourg LR avec 51,51 % des voix : « il va falloir que les responsables nationaux nous écoutent nous, élus locaux, et comprennent que tout ça est le résutat des déserts médicaux, de la disparition des services publics et du sentiment d’abandon des populations du territoire ». Madame le Maire pose avec Fraxinus, le nain de jardin Fresnois, devant un des véhicules du centre de pompiers du bourg. « fil conducteur de cette nouvelle saison culturelle. Du 16 avril au 18 septembre ". Source Le Maine libre) Ces commémorations revêtent une importance particulière pour ses promoteurs et acteurs dans ce coin du Nord Sarthe qui a vu passé les colonnes de la 2eDB en route vers Paris et où se sont déroulés les premiers combats de la division FFL sur le territoire français. L’organisation des ces commémorations est chaque année un peu plus compliquée : les AC de l’Algérie disparaissent peu à peu, les fanfares de village aussi, par manque de vocation. L’église était pleine en ce dimanche de printemps (et parce que le 8 mai tombait un dimanche). Dans son homélie, le jeune prêtre qui officiait (le père Gautier Terral, nouveau curé du diocèse) a rappelé le devoir de mémoire… et de tolérance en ces temps de guerre en Europe, et
La communauté St Martin de Montligeon se consacre à l’accompagnement de croyants dans le deuil et la peine. La liturgie pratiquée est extrêmement précise, très fastueuse, et très suivie par le public présent. Pendant les offices, les sœurs chantent, jouent de la musique, portent les fleurs. Avant ceux-ci, elles aident les prêtres dans la préparation liturgique (rangement des hosties dans les ciboires…). Les enfants de cœur, vêtus d’aubes(et d’une soutane le samedi saint, formés et conduits par un jeune séminariste, ) servent en grande pompe les cérémonies. Le public, assez homogène ; si on excepte quelques pèlerins venus d’Afrique subsaharienne, et quelques fidèles très religieux, l’assemble semble très « versaillaise », beaucoup de couples trentenaires accompagnés d’enfants, très nombreux et en bas âge, et des couples plus âgés à la tenue bourgeoise. Les messes semblent parfois rendre compte de ce que furent les sacrements religieux au XIXe siècle quand les bruits des enfants résonnaient derrière les chants et les prières.
Lundi 8 mai, campagne sarthoise. Ce jour-là, le souvenir du maelström que fut le XXe siècle s’exprime en rites, en fanfare et en mots le temps d’une commémoration, et de retrouvailles villageoises. Le mot du ministre est lu systématiquement par l’élu représentant l’autorité : en cette année 2022 le ton est donné, la guerre en Ukraine (« en Europe »), la montée du lepénisme en France donne des accents douloureusement actuels aux combats « pour le liberté » commémorés devant chacun des monuments aux morts de France. Durant le vin d’honneur qui suit les festivités, le maire de Fresnay (Fabienne LABRETTE MÉNAGER) me fait part de son inquiétude. Le Pen est arrivée en tête au second tour de bourg LR avec 51,51 % des voix : « il va falloir que les responsables nationaux nous écoutent nous, élus locaux, et comprennent que tout ça est le résutat des déserts médicaux, de la disparition des services publics et du sentiment d’abandon des populations du territoire ». Madame le Maire pose avec Fraxinus, le nain de jardin Fresnois, devant un des véhicules du centre de pompiers du bourg. « fil conducteur de cette nouvelle saison culturelle. Du 16 avril au 18 septembre ". Source Le Maine libre) Ces commémorations revêtent une importance particulière pour ses promoteurs et acteurs dans ce coin du Nord Sarthe qui a vu passé les colonnes de la 2eDB en route vers Paris et où se sont déroulés les premiers combats de la division FFL sur le territoire français. L’organisation des ces commémorations est chaque année un peu plus compliquée : les AC de l’Algérie disparaissent peu à peu, les fanfares de village aussi, par manque de vocation. L’église était pleine en ce dimanche de printemps (et parce que le 8 mai tombait un dimanche). Dans son homélie, le jeune prêtre qui officiait (le père Gautier Terral, nouveau curé du diocèse) a rappelé le devoir de mémoire… et de tolérance en ces temps de guerre en Europe, et
Les pompiers sont appelés par les voisins d’un éleveur. Celui-ci a mis le feu à un tas de decombres de bâtiments en bois, et le feu s’est propagé à 150 tonnes de balles de foin stockées contre une haie constituée de grands arbres. Le véhicule d’incendie ne contient que 2,5t d’eau et la « gourde » (camion citerne) des pompiers de Mauves/Huisne est appelée en renfort. Ils remplissent des « piscines » d’eau dans lesquelles puisent les véhicules incendie tandis que la gourde fait la noria entre le lieu de l’incendie et une bouche a incendie de campagne proche. Le chien de Jean-Marie Pigeon, est heureux de voir tant de monde et circule avec joie et fébrilité. Deux gendarmes arrivent pour dresser un constat. Le sinistre étant accidentel et les dégâts circonscris à la propriété du responsable aucun PV ne sera rédigé. Fanny, jeune pompier volontaire (infirmière pédiatrique dans la vie civile) et sa binôme se relaient avec deux de leurs collègues pour tenir une des lances. Un collègue apporte eau en bouteilles et de quoi manger pour les pompiers en pause. Tandis que l'équipe de Mauves s’attaque avec une autre lance à circonscrire les flammes de l’autre côté du mur de paille en feu. « On en a pour la nuit. On va laisser la paille se consumer et s’assurer que le feu ne s’étend pas ». Jean-Marie Pigeon : « j’ai fait une connerie, tant pis pour moi. C’est pas grave, j’avais des réserves, j’en ai plus, mais les bêtes ne sont pas menacées, aucun bâtiment non plus, y a plus grave »
La communauté St Martin de Montligeon se consacre à l’accompagnement de croyants dans le deuil et la peine. La liturgie pratiquée est extrêmement précise, très fastueuse, et très suivie par le public présent. Pendant les offices, les sœurs chantent, jouent de la musique, portent les fleurs. Avant ceux-ci, elles aident les prêtres dans la préparation liturgique (rangement des hosties dans les ciboires…). Les enfants de cœur, vêtus d’aubes(et d’une soutane le samedi saint, formés et conduits par un jeune séminariste, ) servent en grande pompe les cérémonies. Le public, assez homogène ; si on excepte quelques pèlerins venus d’Afrique subsaharienne, et quelques fidèles très religieux, l’assemble semble très « versaillaise », beaucoup de couples trentenaires accompagnés d’enfants, très nombreux et en bas âge, et des couples plus âgés à la tenue bourgeoise. Les messes semblent parfois rendre compte de ce que furent les sacrements religieux au XIXe siècle quand les bruits des enfants résonnaient derrière les chants et les prières.
Les faits remontent à 2019, la victime avait moins de 15 ans , l’accusé, un jeune tunisien arrivé en France MNA est né en 2001, une traductrice est présente. J’assiste à l’appel des jurés puis à leur tirage au sort. Je photographie ce tirage au sort. Quelques jurés sont récusés par la défense. Seuls les magistrats peuvent être reconnaissables sur mes images L’accusation demande le huit clos, je reste malgré tout et écoute le rappel des faits. Les jurés prêtent serment puis le président de la cour les réunit dans une salle attenante ; le président leur qualifie les faits : ce qu’est un viol, quelles sont ici les circonstances aggravantes, et celles atténuantes. Puis leur donne les détails pratiques de leurs droits et devoirs durant ces deux jours. Je photographie, les jurés sont de dos, le président et les juges (dont une juge pour enfants car lors d’une première agression contre la même victime, le prévenu était encore mineur (17ans). Une dernière photo, et je quitte le tribunal, le procès se poursuit.
La communauté St Martin de Montligeon se consacre à l’accompagnement de croyants dans le deuil et la peine. La liturgie pratiquée est extrêmement précise, très fastueuse, et très suivie par le public présent. Pendant les offices, les sœurs chantent, jouent de la musique, portent les fleurs. Avant ceux-ci, elles aident les prêtres dans la préparation liturgique (rangement des hosties dans les ciboires…). Les enfants de cœur, vêtus d’aubes(et d’une soutane le samedi saint, formés et conduits par un jeune séminariste, ) servent en grande pompe les cérémonies. Le public, assez homogène ; si on excepte quelques pèlerins venus d’Afrique subsaharienne, et quelques fidèles très religieux, l’assemble semble très « versaillaise », beaucoup de couples trentenaires accompagnés d’enfants, très nombreux et en bas âge, et des couples plus âgés à la tenue bourgeoise. Les messes semblent parfois rendre compte de ce que furent les sacrements religieux au XIXe siècle quand les bruits des enfants résonnaient derrière les chants et les prières.
J’entreprends mon sujet avec l’intention de suivre le travail des gendarmes de communes rurales : pas de sensationnel, le quotidien des fonctionnaires dans leurs contacts avec les populations. Cette nuit-là, c’est soir de bals populaires. Les gendarmes procèdent des contrôles d’alcoolémie le long d’une départementale de l’Orne.
J’entreprends mon sujet avec l’intention de suivre le travail des gendarmes de communes rurales : pas de sensationnel, le quotidien des fonctionnaires dans leurs contacts avec les populations. Cette nuit-là, c’est soir de bals populaires. Les gendarmes procèdent des contrôles d’alcoolémie le long d’une départementale de l’Orne.
C’est le jour du concours, celui où l’on gagne des « plaques »., où se font, ou pas les ventes à des acheteurs de boucherie (boucheries de grandes surfaces, transformateurs industriels…). Les mouvements de bêtes et d’hommes me donnent le sentiment d’une plongée au XIXe siècle au moment de l’essor des comices et de l’avènement lente d’une ruralité qui se modernise et communique avec le monde des petits bourgs et des villes. Le moment où se retrouvent entre pairs les éleveurs, celui où ils échangent techniques, joies et inquiétudes. Les éleveurs sont un peu tendus. Les acheteurs sont là. Ils palpent les animaux. Si un Bovin est acheté, une grande étiquette autocollante lui est collée sur la croupe : de le viande sur pied… Le président du concours est venu me voir : « Ca monte chez des gars, ils craignent que vous soyez de L214. » J’explique.
33 confréries venues de toute la France étaient conviées, pour défiler dans rues de la commune sous escorte de la musique de Saint-Vincent-des-Près. Puis sont intronisées les personnes qui ont œuvré pour la défense des rillettes sarthoises ou du département de la Sarthe au théâtre municipal Sont intronisés chevaliers : Monseigneur Yves Le Saux, évêque du diocèse du Mans, Olivier Compain, sous-préfet de l’arrondissement de Mamers, colonel Michel Ignatovitch, commandant en second du groupement de gendarmerie de la Sarthe. « Chaque médaille est une pièce unique faite en faïence de Malicorne-sur-Sarthe, peinte à la main », explique le grand maître. (source le Maine Libre)
S’il est une pratique codifiée, ritualisée comme peuvent l’être par exemple les commémorations républicaines, les marches blanches ou les liturgies religieuses, c’est la Chasse à cour : Tenues rituelles, hiérarchie des membres et de leurs rôles, vocabulaire. S’y retrouvent les membres de l’équipage, mais aussi des promeneurs, des badauds, de photographes animaliers amateurs, venus en voiture, à vélo, équipés de jumelles et d’appareils photos, venus assister au spectacle à l’occasion d’une ballade en forêt. Une drôle de troupe où se mêlent différents milieux sociaux. Cela dit, suivre une chasse à courre sans être à cheval consiste donc à tenter de suivre l’équipage en voiture par les routes carrossables, à en monter et en descendre toutes les cinq minutes pour écouter la clameur des chiens, et suivre la traque dans l’espoir de voir passer des cerfs et d’assister à l’Hallali, pendant 6 heures… Les participants le disent : leur plaisir ? Voir les chiens travailler, et peut-être apercevoir des cerfs. Ce jour-là l’assemblée reviendra bredouille.
C’est le jour du concours, celui où l’on gagne des « plaques »., où se font, ou pas les ventes à des acheteurs de boucherie (boucheries de grandes surfaces, transformateurs industriels…). Les mouvements de bêtes et d’hommes me donnent le sentiment d’une plongée au XIXe siècle au moment de l’essor des comices et de l’avènement lente d’une ruralité qui se modernise et communique avec le monde des petits bourgs et des villes. Le moment où se retrouvent entre pairs les éleveurs, celui où ils échangent techniques, joies et inquiétudes. Les éleveurs sont un peu tendus. Les acheteurs sont là. Ils palpent les animaux. Si un Bovin est acheté, une grande étiquette autocollante lui est collée sur la croupe : de le viande sur pied… Le président du concours est venu me voir : « Ca monte chez des gars, ils craignent que vous soyez de L214. » J’explique.
33 confréries venues de toute la France étaient conviées, pour défiler dans rues de la commune sous escorte de la musique de Saint-Vincent-des-Près. Puis sont intronisées les personnes qui ont œuvré pour la défense des rillettes sarthoises ou du département de la Sarthe au théâtre municipal Sont intronisés chevaliers : Monseigneur Yves Le Saux, évêque du diocèse du Mans, Olivier Compain, sous-préfet de l’arrondissement de Mamers, colonel Michel Ignatovitch, commandant en second du groupement de gendarmerie de la Sarthe. « Chaque médaille est une pièce unique faite en faïence de Malicorne-sur-Sarthe, peinte à la main », explique le grand maître. (source le Maine Libre)
Les gendarmes sont avertis d'un rodeo urbain dans un lotissement de Berd'huis. C'est regulier et plusieurs voitures de patrouille convergent à tout allure pour en attraper les auteurs. Tous ont disparu, sauf un jeune homme rejoint devant chez lui. Le scooter de sa copine est kité, les papiers ne sont pas en règle. Sa mère sort de chez elle pour insulter les militaires. Il finira la journée avec une collection de pv.
Lundi 8 mai, campagne sarthoise. Ce jour-là, le souvenir du maelström que fut le XXe siècle s’exprime en rites, en fanfare et en mots le temps d’une commémoration, et de retrouvailles villageoises. Le mot du ministre est lu systématiquement par l’élu représentant l’autorité : en cette année 2022 le ton est donné, la guerre en Ukraine (« en Europe »), la montée du lepénisme en France donne des accents douloureusement actuels aux combats « pour le liberté » commémorés devant chacun des monuments aux morts de France. Durant le vin d’honneur qui suit les festivités, le maire de Fresnay (Fabienne LABRETTE MÉNAGER) me fait part de son inquiétude. Le Pen est arrivée en tête au second tour de bourg LR avec 51,51 % des voix : « il va falloir que les responsables nationaux nous écoutent nous, élus locaux, et comprennent que tout ça est le résutat des déserts médicaux, de la disparition des services publics et du sentiment d’abandon des populations du territoire ». Madame le Maire pose avec Fraxinus, le nain de jardin Fresnois, devant un des véhicules du centre de pompiers du bourg. « fil conducteur de cette nouvelle saison culturelle. Du 16 avril au 18 septembre ". Source Le Maine libre) Ces commémorations revêtent une importance particulière pour ses promoteurs et acteurs dans ce coin du Nord Sarthe qui a vu passé les colonnes de la 2eDB en route vers Paris et où se sont déroulés les premiers combats de la division FFL sur le territoire français. L’organisation des ces commémorations est chaque année un peu plus compliquée : les AC de l’Algérie disparaissent peu à peu, les fanfares de village aussi, par manque de vocation. L’église était pleine en ce dimanche de printemps (et parce que le 8 mai tombait un dimanche). Dans son homélie, le jeune prêtre qui officiait (le père Gautier Terral, nouveau curé du diocèse) a rappelé le devoir de mémoire… et de tolérance en ces temps de guerre en Europe, et
Les gendarmes sont avertis d'un rodeo urbain dans un lotissement de Berd'huis. C'est regulier et plusieurs voitures de patrouille convergent à tout allure pour en attraper les auteurs. Tous ont disparu, sauf un jeune homme rejoint devant chez lui. Le scooter de sa copine est kité, les papiers ne sont pas en règle. Sa mère sort de chez elle pour insulter les militaires. Il finira la journée avec une collection de pv.
J’entreprends mon sujet avec l’intention de suivre le travail des gendarmes de communes rurales : pas de sensationnel, le quotidien des fonctionnaires dans leurs contacts avec les populations. Cette nuit-là, le standard reçoit un appel pour violences conjugales. Nous nous dirigeons rapidement vers la zone pavillonnaire d’un village proche. La femme qui reçoit les patrouilleurs est en pleurs, couvertes d’ecchymoses. Les gendarmes procèdent aux constatations, recueillent son témoignage, et l’encouragent à déposer plainte. L’auteur des coups s’est enfui ; les patrouilleurs quadrillent le secteur en voiture, en vain. « Il ne peut pas être loin, il est probablement caché derrière un buisson. » me dit l’un deux.
J’entreprends mon sujet avec l’intention de suivre le travail des gendarmes de communes rurales : pas de sensationnel, le quotidien des fonctionnaires dans leurs contacts avec les populations. Cette nuit-là, le standard reçoit un appel pour violences conjugales. Nous nous dirigeons rapidement vers la zone pavillonnaire d’un village proche. La femme qui reçoit les patrouilleurs est en pleurs, couvertes d’ecchymoses. Les gendarmes procèdent aux constatations, recueillent son témoignage, et l’encouragent à déposer plainte. L’auteur des coups s’est enfui ; les patrouilleurs quadrillent le secteur en voiture, en vain. « Il ne peut pas être loin, il est probablement caché derrière un buisson. » me dit l’un deux.
J’entreprends mon sujet avec l’intention de suivre le travail des gendarmes de communes rurales : pas de sensationnel, le quotidien des fonctionnaires dans leurs contacts avec les populations. Cette nuit-là, le standard reçoit un appel pour violences conjugales. Nous nous dirigeons rapidement vers la zone pavillonnaire d’un village proche. La femme qui reçoit les patrouilleurs est en pleurs, couvertes d’ecchymoses. Les gendarmes procèdent aux constatations, recueillent son témoignage, et l’encouragent à déposer plainte. L’auteur des coups s’est enfui ; les patrouilleurs quadrillent le secteur en voiture, en vain. « Il ne peut pas être loin, il est probablement caché derrière un buisson. » me dit l’un deux.
Les faits remontent à 2019, la victime avait moins de 15 ans , l’accusé, un jeune tunisien arrivé en France MNA est né en 2001, une traductrice est présente. J’assiste à l’appel des jurés puis à leur tirage au sort. Je photographie ce tirage au sort. Quelques jurés sont récusés par la défense. Seuls les magistrats peuvent être reconnaissables sur mes images L’accusation demande le huit clos, je reste malgré tout et écoute le rappel des faits. Les jurés prêtent serment puis le président de la cour les réunit dans une salle attenante ; le président leur qualifie les faits : ce qu’est un viol, quelles sont ici les circonstances aggravantes, et celles atténuantes. Puis leur donne les détails pratiques de leurs droits et devoirs durant ces deux jours. Je photographie, les jurés sont de dos, le président et les juges (dont une juge pour enfants car lors d’une première agression contre la même victime, le prévenu était encore mineur (17ans). Une dernière photo, et je quitte le tribunal, le procès se poursuit.
Au Carré du Perche par une soirée fraiche et brumeuse, 150 personnes environ convergent pour écouter Xavier Bertrand promouvoir la candidature de Valérie Pecresse aux Présidentielles. Au premier rang s’alignent les édiles LR locaux. Après une introduction visant à rappeler la présence des responsables locaux et à louer leur action X. Bertrand se lance dans un discours de plus d’une heure où il est question de sécurité, d’héritage, de police, de fiscalité, de solidarité vs assistanat… Un discours aux petits oignons pour l’assemblée, ponctuée de vibrants applaudissements et de mouvements de tête convaincus. L’orateur multiplie les insertions précautionneuses visant à distinguer la candidate LR des concurrents d’extrême droite. A l’issue de la conférence, un pot était organisé. Xavier Bertrand a apprécié le cidre puis est remonté dans sa voiture où l’attendait son chauffeur après quelles séances de selfies.
33 confréries venues de toute la France étaient conviées, pour défiler dans rues de la commune sous escorte de la musique de Saint-Vincent-des-Près. Puis sont intronisées les personnes qui ont œuvré pour la défense des rillettes sarthoises ou du département de la Sarthe au théâtre municipal Sont intronisés chevaliers : Monseigneur Yves Le Saux, évêque du diocèse du Mans, Olivier Compain, sous-préfet de l’arrondissement de Mamers, colonel Michel Ignatovitch, commandant en second du groupement de gendarmerie de la Sarthe. « Chaque médaille est une pièce unique faite en faïence de Malicorne-sur-Sarthe, peinte à la main », explique le grand maître. (source le Maine Libre)
Samedi 22 fevrier 2022 : j’ai rendez-vous à la Chapelle Montligeon avec Don Paul, recteur de la communauté Saint Martin. Je retrouve dans les jardins de la basilique un homme jeune, de 45 ans, affable, rapide, charismatique, en soutane noire couverte d’un pull marin Saint james de même couleur, et de grosses chaussures noires. Il me dit sortir de table (il est 16h) et me propose que nous échangions lors d’une promenade digestive. Nous n’avons pas fait 10 m que le père Paul me demande : « Krief… vous avez un rapport familial avec Nono Krief, le guitariste de Trust ? ». Je lui réponds que Krief est un nom très courant, et nous convenons que le rif d’Antisocial restera dans les annales du Rock Metal.
Nous sommes en voiture de patrouille quand un cambiolage vien d'être decouvert par le propréiataire d'une résidence secondaire à Ceton. La famille parisienne nous reçoit avec décontraction. seuls deux smartphones et une tablette ont été vollées, et des caméras de s bricolées par le propriataire avec de vieux smartphones a fimé la scène. Les militaires reconnaissent les adolescents impliqués, et relèvent les empreintes laissées un peu partout, pour constituer un "flag"
C’est le jour du concours, celui où l’on gagne des « plaques »., où se font, ou pas les ventes à des acheteurs de boucherie (boucheries de grandes surfaces, transformateurs industriels…). Les mouvements de bêtes et d’hommes me donnent le sentiment d’une plongée au XIXe siècle au moment de l’essor des comices et de l’avènement lente d’une ruralité qui se modernise et communique avec le monde des petits bourgs et des villes. Le moment où se retrouvent entre pairs les éleveurs, celui où ils échangent techniques, joies et inquiétudes. Les éleveurs sont un peu tendus. Les acheteurs sont là. Ils palpent les animaux. Si un Bovin est acheté, une grande étiquette autocollante lui est collée sur la croupe : de le viande sur pied… Le président du concours est venu me voir : « Ca monte chez des gars, ils craignent que vous soyez de L214. » J’explique.
Au Carré du Perche par une soirée fraiche et brumeuse, 150 personnes environ convergent pour écouter Xavier Bertrand promouvoir la candidature de Valérie Pecresse aux Présidentielles. Au premier rang s’alignent les édiles LR locaux. Après une introduction visant à rappeler la présence des responsables locaux et à louer leur action X. Bertrand se lance dans un discours de plus d’une heure où il est question de sécurité, d’héritage, de police, de fiscalité, de solidarité vs assistanat… Un discours aux petits oignons pour l’assemblée, ponctuée de vibrants applaudissements et de mouvements de tête convaincus. L’orateur multiplie les insertions précautionneuses visant à distinguer la candidate LR des concurrents d’extrême droite. A l’issue de la conférence, un pot était organisé. Xavier Bertrand a apprécié le cidre puis est remonté dans sa voiture où l’attendait son chauffeur après quelles séances de selfies.
Sur la route de Fresnay-sur-Sarthe, à la hauteur d’un rond point orné d’un monument en l’honneur de Leclerc et de la2e DB à La Hutte vers Fresnay, je croise un groupe de vieilles personnes, dont certaines porte-drapeaux devant un monument aux morts. Je suis en avance et m’arrête. Un jeune maire adjoint , Fabrice GOYER-THIERRY m’explique qu’ils font le tour des monuments avant de se rendre à l’Eglise de Fresnay. Je les suis donc ensuite devant le monument aux morts de saint Germain sur Sarthe, beau village rural, rebaptisé dernièrement : il s’appelait st germain de la coudre, éponyme d’un bourg ornais, et les courriers se perdaient.
Les pompiers sont appelés par les voisins d’un éleveur. Celui-ci a mis le feu à un tas de decombres de bâtiments en bois, et le feu s’est propagé à 150 tonnes de balles de foin stockées contre une haie constituée de grands arbres. Le véhicule d’incendie ne contient que 2,5t d’eau et la « gourde » (camion citerne) des pompiers de Mauves/Huisne est appelée en renfort. Ils remplissent des « piscines » d’eau dans lesquelles puisent les véhicules incendie tandis que la gourde fait la noria entre le lieu de l’incendie et une bouche a incendie de campagne proche. Le chien de Jean-Marie Pigeon, est heureux de voir tant de monde et circule avec joie et fébrilité. Deux gendarmes arrivent pour dresser un constat. Le sinistre étant accidentel et les dégâts circonscris à la propriété du responsable aucun PV ne sera rédigé. Fanny, jeune pompier volontaire (infirmière pédiatrique dans la vie civile) et sa binôme se relaient avec deux de leurs collègues pour tenir une des lances. Un collègue apporte eau en bouteilles et de quoi manger pour les pompiers en pause. Tandis que l'équipe de Mauves s’attaque avec une autre lance à circonscrire les flammes de l’autre côté du mur de paille en feu. « On en a pour la nuit. On va laisser la paille se consumer et s’assurer que le feu ne s’étend pas ». Jean-Marie Pigeon : « j’ai fait une connerie, tant pis pour moi. C’est pas grave, j’avais des réserves, j’en ai plus, mais les bêtes ne sont pas menacées, aucun bâtiment non plus, y a plus grave »
Les pompiers sont appelés par les voisins d’un éleveur. Celui-ci a mis le feu à un tas de decombres de bâtiments en bois, et le feu s’est propagé à 150 tonnes de balles de foin stockées contre une haie constituée de grands arbres. Le véhicule d’incendie ne contient que 2,5t d’eau et la « gourde » (camion citerne) des pompiers de Mauves/Huisne est appelée en renfort. Ils remplissent des « piscines » d’eau dans lesquelles puisent les véhicules incendie tandis que la gourde fait la noria entre le lieu de l’incendie et une bouche a incendie de campagne proche. Le chien de Jean-Marie Pigeon, est heureux de voir tant de monde et circule avec joie et fébrilité. Deux gendarmes arrivent pour dresser un constat. Le sinistre étant accidentel et les dégâts circonscris à la propriété du responsable aucun PV ne sera rédigé. Fanny, jeune pompier volontaire (infirmière pédiatrique dans la vie civile) et sa binôme se relaient avec deux de leurs collègues pour tenir une des lances. Un collègue apporte eau en bouteilles et de quoi manger pour les pompiers en pause. Tandis que l'équipe de Mauves s’attaque avec une autre lance à circonscrire les flammes de l’autre côté du mur de paille en feu. « On en a pour la nuit. On va laisser la paille se consumer et s’assurer que le feu ne s’étend pas ». Jean-Marie Pigeon : « j’ai fait une connerie, tant pis pour moi. C’est pas grave, j’avais des réserves, j’en ai plus, mais les bêtes ne sont pas menacées, aucun bâtiment non plus, y a plus grave »
C’est le jour du concours, celui où l’on gagne des « plaques »., où se font, ou pas les ventes à des acheteurs de boucherie (boucheries de grandes surfaces, transformateurs industriels…). Les mouvements de bêtes et d’hommes me donnent le sentiment d’une plongée au XIXe siècle au moment de l’essor des comices et de l’avènement lente d’une ruralité qui se modernise et communique avec le monde des petits bourgs et des villes. Le moment où se retrouvent entre pairs les éleveurs, celui où ils échangent techniques, joies et inquiétudes. Les éleveurs sont un peu tendus. Les acheteurs sont là. Ils palpent les animaux. Si un Bovin est acheté, une grande étiquette autocollante lui est collée sur la croupe : de le viande sur pied… Le président du concours est venu me voir : « Ca monte chez des gars, ils craignent que vous soyez de L214. » J’explique.
La communauté St Martin de Montligeon se consacre à l’accompagnement de croyants dans le deuil et la peine. La liturgie pratiquée est extrêmement précise, très fastueuse, et très suivie par le public présent. Pendant les offices, les sœurs chantent, jouent de la musique, portent les fleurs. Avant ceux-ci, elles aident les prêtres dans la préparation liturgique (rangement des hosties dans les ciboires…). Les enfants de cœur, vêtus d’aubes(et d’une soutane le samedi saint, formés et conduits par un jeune séminariste, ) servent en grande pompe les cérémonies. Le public, assez homogène ; si on excepte quelques pèlerins venus d’Afrique subsaharienne, et quelques fidèles très religieux, l’assemble semble très « versaillaise », beaucoup de couples trentenaires accompagnés d’enfants, très nombreux et en bas âge, et des couples plus âgés à la tenue bourgeoise. Les messes semblent parfois rendre compte de ce que furent les sacrements religieux au XIXe siècle quand les bruits des enfants résonnaient derrière les chants et les prières.
33 confréries venues de toute la France étaient conviées, pour défiler dans rues de la commune sous escorte de la musique de Saint-Vincent-des-Près. Puis sont intronisées les personnes qui ont œuvré pour la défense des rillettes sarthoises ou du département de la Sarthe au théâtre municipal Sont intronisés chevaliers : Monseigneur Yves Le Saux, évêque du diocèse du Mans, Olivier Compain, sous-préfet de l’arrondissement de Mamers, colonel Michel Ignatovitch, commandant en second du groupement de gendarmerie de la Sarthe. « Chaque médaille est une pièce unique faite en faïence de Malicorne-sur-Sarthe, peinte à la main », explique le grand maître. (source le Maine Libre)
Lundi 8 mai, campagne sarthoise. Ce jour-là, le souvenir du maelström que fut le XXe siècle s’exprime en rites, en fanfare et en mots le temps d’une commémoration, et de retrouvailles villageoises. Le mot du ministre est lu systématiquement par l’élu représentant l’autorité : en cette année 2022 le ton est donné, la guerre en Ukraine (« en Europe »), la montée du lepénisme en France donne des accents douloureusement actuels aux combats « pour le liberté » commémorés devant chacun des monuments aux morts de France. Durant le vin d’honneur qui suit les festivités, le maire de Fresnay (Fabienne LABRETTE MÉNAGER) me fait part de son inquiétude. Le Pen est arrivée en tête au second tour de bourg LR avec 51,51 % des voix : « il va falloir que les responsables nationaux nous écoutent nous, élus locaux, et comprennent que tout ça est le résutat des déserts médicaux, de la disparition des services publics et du sentiment d’abandon des populations du territoire ». Madame le Maire pose avec Fraxinus, le nain de jardin Fresnois, devant un des véhicules du centre de pompiers du bourg. « fil conducteur de cette nouvelle saison culturelle. Du 16 avril au 18 septembre ". Source Le Maine libre) Ces commémorations revêtent une importance particulière pour ses promoteurs et acteurs dans ce coin du Nord Sarthe qui a vu passé les colonnes de la 2eDB en route vers Paris et où se sont déroulés les premiers combats de la division FFL sur le territoire français. L’organisation des ces commémorations est chaque année un peu plus compliquée : les AC de l’Algérie disparaissent peu à peu, les fanfares de village aussi, par manque de vocation. L’église était pleine en ce dimanche de printemps (et parce que le 8 mai tombait un dimanche). Dans son homélie, le jeune prêtre qui officiait (le père Gautier Terral, nouveau curé du diocèse) a rappelé le devoir de mémoire… et de tolérance en ces temps de guerre en Europe, et
Une vieille dame vivant dans un établissement spécialisé a appelé le 18 ? Sa tension est à 17… Les pompiers arrivés sur place la constatent à 20 et préconisent une hospitalisation pour examens. La vieille dame a toute sa tête, les pompiers lui parlent un peu fort. Elle tient à prévenir son amie de l’établissement dont l’appartement est à l’étage du dessus. Elle se demande si elle reviendra chez elle, les pompiers la rassurent. Son amie nous rejoint son petit chien sous le bras, en robe de chambre, alors qu’elle est installée dans l’ambulance. Le chef d'équipe cherche laborieusement au téléphone une place dans un hôpital proche. Ce n’est pas une urgence ; ils devront la transporter jusqu’à Alençon. Son amie la rassure ; elle préviendra son fils.
Moments de sociabilité en Sarthe rurale