Au Cameroun, la région des hautes terres de l'Ouest appelée aussi les Grassfields se caractérise notamment par la présence d'une centaine de chefferies traditionnelles établies sur les hauts plateaux volcaniques, riches en savanes ou prairies d'altitude. La chefferie est organisé autour de la figure du roi, le « fo », qui jouit d’un pouvoir de droit semi-divin. Le chef est un descendant de la dynastie fondatrice du village. Mais ce pouvoir est contrôlé par l’existence de sociétés secrètes religieuses et guerrières, composées en partie de notables. Les rois sont polygames, les reines vivent avec lui dans les quartiers des femmes situés autour du palais royal. En plus de ses épouses, le roi hérite des femmes de son prédécesseur. L'animisme a conservé tout son rôle et le culte des ancêtres est partie intégrante de la vie traditionnelle. Cette spiritualité plonge ces racines dans la cosmogonie africaine avec un Être suprême, le « Si », énergie omnisciente dans la nature, et les ancêtres. Ces derniers forment la continuité de l'homme dans le monde des morts et peuvent agir sur le monde des vivants. D'où l'importance des rituels en leurs faveurs.
© Marie-Pierre DIETERLÉ / Divergence
Les reines nettoient la route qui mène à la chefferie.
Site sacré.