REPORTAGE : Marée noire à Lima. Pérou.

Par  118 photographies - 10 février 2022

Les fantômes des plages de Lima

Depuis le 15 janvier, sur les plages d’Ancon et de Ventanilla, non loin de Lima au Pérou, de nombreux volontaires, des professionnels et des militaires tentent de réparer les dégâts de la marée noire provoquée par l’avarie d’un tanker. Des milliers de silhouettes blanches s’acharnent dans un travail de Sisyphe pour protéger ce qu’il reste de leurs zones naturelles, ramasser des milliers d’oiseaux englués et préserver l’activité de centaines de pêcheurs. Tout est fait à la main.

Vêtus de combinaisons de protection destinés à d’autres usages, parfois un simple chapeau sur la tête, ces soutiers de l’écologie tentent de faire face avec les moyens du bord. Les barils de brut sont charriés un à un, remontés de bras en bras, déversés dans des cuves. Sables et cailloux sont évacués à la main, à la pelle, dans d’incessantes allées et venues de brouettes. Les rochers sont nettoyés à la lance à incendie. Les volontaires et les professionnels se relaient dans les vagues pour poser des barrages flottant et tendre des toiles de captage des hydrocarbures, et pour tenter de prélever l’écume chargée de pétrole.

Sur le sable et les rochers noircis, les centaines de silhouettes blanches s'activent, armée fantomatique d'un combat désespéré.

Le 15 janvier, pris dans une violente houle due à l’éruption d'un volcan sous-marin des îles Tonga, le Mare Doricum avait laissé s’échapper 6000 barils de pétrole brut qui étaient en cours de déchargement à la raffinerie Repsol de La Pampilla, à Ventanilla, au nord de Lima. De plus, le 25 janvier, les oléoducs d’approvisionnement de la raffinerie ont laissé s’échapper une fuite d’hydrocarbures, générant une nouvelle nappe d’hydrocarbures.