Huit jours à bord du RV Sikuliaq. La science, l'enseignement, la navigation, la technique, l’ingénierie. La mer, l'isolement, le vent, la tempête, la rêverie, les oiseaux aussi. Eight days aboard RV Sikuliaq. Science, teaching, navigation, technique, engineering. But also the sea, the isolation, the wind, the storm, the daydream, the birds too.
© Elisabeth RULL / Divergence
Vue depuis le hublot d'une des cabines du RV Sikuliaq.
Les mouettes se rassemblent en masse autour du Sikuliaq et du quai à l'approche du départ. Le port de Nome est le port le plus au Nord des États-Unis. C'est un port clé pour l'Alaska et l’Arctique depuis plus d'un siècle. Fréquenté par 635 navires par an en 2015 (contre 32 bateaux en 1990), ce port est le témoin direct de l'augmentation du trafic maritime et de l'impact humain en Arctique. Le port de Nome se situe à l'extrême pointe ouest de l'Alaska, juste sous le détroit de Bering. Il est considéré comme la porte des voies maritimes vers le pôle. e réchauffement climatique et la font des glaces a ouvert "le passage nord", vers lequel Nome est une étape clé. "Maersk, la première compagnie russe de transport maritime au monde, a acheminé des poissons venant de Russie et des appareils électroniques sud-coréens à travers l'Arctique. C’est la première fois qu’un porte-conteneurs navigue sur cette nouvelle route de la Mer du Nord. Il est parti le 23 août de Vladivostok en Russie et est arrivé au détroit de Béring le 1er septembre. Cette route maritime est devenue accessible avec le réchauffement climatique qui a réduit la surface de la banquise au fil des années. Les Russes y voient un “mini canal de Suez” et une réduction du temps de transport entre l’Asie et l’Europe."(source : Geo.fr 30.08.2018)
Au petit matin après une première nuit à bord, la mer est juste un peu agitée. Les passagers sont convoqués sur le pont arrière pont un brief et un exercice de sécurité (évacuation et abandon du bateau). Il est tôt, les lumières de l'aube réconfortent un tant soit peu les visages fermés et les cœurs malmenés par la nausée et le mal de mer.
Vue de l'Océan Pacifique depuis le RV Sikuliaq lors du stage Stemseas entre les ports de Nome et Seward, à l'approche des îles aléoutiennes.
Le RV Sikuliaq traverse ce jour là la queue du typhon Trami qui a en début de mois touché l'Asie après s'être dissipé en tempête tropicale après son passage au dessus de la Russie. Classé force 8 à 9 au moment où le bateau croise sa route, la tempête met à rude épreuve les passagers et l'équipage, même si les marins sont plus habitués à ce type de météo puisque le mois d'octobre est la saison des tempêtes en mer de Bering. Avec Joseph le cameraman, nous avons quitté la protection de la salle de commandement pour réaliser des images depuis les ponts inférieurs, les coursives, le pont arrière et la proue du bateau. La présence de Jospeh sur ces images donne une idées de la puissance des lames.
Graf "Nanook was here" sur le sol du pont arrière du RV Sikuliaq. Ces ours sont "cachés" un peu partout sur le bateau. Nanook est le symbole de l'Université d'Alaska, la Nanook Nation.
Le RV Sikuliaq traverse ce jour là la queue du typhon Trami qui a en début de mois touché l'Asie après s'être dissipé en tempête tropicale après son passage au dessus de la Russie. Classé force 8 à 9 au moment où le bateau croise sa route, la tempête met à rude épreuve les passagers et l'équipage, même si les marins sont plus habitués à ce type de météo puisque le mois d'octobre est la saison des tempêtes en mer de Bering. Plus tard, en approchant des îles aléoutiennes, la mer se calmera sur l'océan Pacifique, fera place au beau, découvrant ainsi dans quelques jours des levers de soleil époustouflants sur l'île de Kodiak.
Un équipe réalise un prélèvement de sédiments sur le plancher océanique, à l'aide de cette pince et d'un treuil su bateau, sous la direction d'Ethan Roth, responsable scientifique du Sikuliaq. Les étudiants observent la manœuvre dans un premier temps, puis y participent eux-mêmes ensuite. (Onze étudiants des quatre coins des Etats-Unis participent à un programme scientifique Stemseas à bord du navire de recherche le RV Sikuliaq en mer de Béring en Alaska. Encadrés par cinq enseignants en microbiologie, océanographie, géologie, météorologie et communication scientifique, ils vivent pour la plupart leur première expérience scientifique en mer. Sur un itinéraire de 8 jours entre Nome et Seward, ils réalisent observations, prélèvements, manipulations, analyses et présentations de résultats dans chacune de ces disciplines. Le Sikuliaq est un brise glace de 80m de long, joyau du département des sciences halieutiques et océaniques de l'Université d'Alaska de Fairbanks. L'équipage du navire, composé de 20 marins, leur ouvrent toutes portes de ce bateau hors-normes, de la salle des machines au pont de commandement, faisant de cette expédition une aventure humaine et scientifique, une initiation à la réalité maritime à laquelle se ils se destinent.) James Kowalski, étudiant en géosciences environnementales à l'université de l'Utah, sur le pont arrière du RV Sikuliaq, après avoir réalisé un prélèvement sédimentaire sous la coordination d'Ethan Roth, responsable scientifique.
Vue de la mer depuis la passerelle de commandement du bateau. Les premiers jours, la mer est démontée sur la mer de Béring, le bateau traversant une tempête issue de la queue d'un typhon, puis, en approchant des îles aléoutiennes, la mer se calme sur l'océan pacifique, fait place au beau.
Vue de l'Océan Pacifique Nord à proximité des Îles Aléoutiennes depuis le navire RV Sikuliaq.
Vue de l'Océan Pacifique depuis le RV Sikuliaq lors du stage Stemseas entre les ports de Nome et Seward, à l'approche des îles aléoutiennes.
Une séance d'astronomie, organisée par John A. Hamil, second en chef, a permis aux étudiants Stemseas d'observer la voie lactée depuis le pont du RV Sikuliaq.
Au petit matin, Christoph Gabaldo, le second du navire, finit son quart sur le pont de contrôle du navire. La nuit, la passerelle est plongée dans l’obscurité afin de mieux surveiller la mer alentour de nuit et les éventuelles lumières extérieures. L'équipe de jour va bientôt venir relayer Christophe et le capitaine Eric Piper qui ont partagé ce quart.
Lever de soleil sur l'île de Kodiak. L'île de Kodiak est la plus grande île d’Alaska, dont elle est séparée par le détroit de Chelikhov.
Détails sur la passerelle du Sikuliaq.
Lever de soleil sur l'île de Kodiak. L'île de Kodiak est la plus grande île d’Alaska, dont elle est séparée par le détroit de Chelikhov.
Arc en ciel vu depuis le pont arrière du bateau. Au quatrième jour le RV Sikuliaq sort de la tempête, les conditions climatiques s’améliorent, ce qui coïncidence avec l'approche des îles aléoutiennes, un archipel situé au sud de l'Alaska et composé d’environ 300 îles volcaniques.
Vue de l'Océan Pacifique depuis le RV Sikuliaq lors du stage Stemseas entre les ports de Nome et Seward, à l'approche des îles aléoutiennes.
Onze étudiants des quatre coins des Etats-Unis participent à un programme scientifique Stemsas à bord du navire de recherche le RV Sikuliaq en mer de Béring en Alaska. Encadrés par cinq enseignants en microbiologie, océanographie, géologie, météorologie et communication scientifique, ils vivent pour la plupart leur première expérience scientifique en mer. Sur un itinéraire de 8 jours entre Nome et Seward, ils réalisent observations, prélèvements, manipulations, analyses et présentations de résultats dans chacune de ces disciplines. Le Sikuliaq est un brise glace de 80m de long, joyau du département des sciences halieutiques et océaniques de l'Université d'Alaska de Fairbanks. L'équipage du navire, composé de 20 marins, leur ouvrent toutes portes de ce bateau hors-normes, de la salle des machines au pont de commandement, faisant de cette expédition une aventure humaine et scientifique, une initiation à la réalité maritime à laquelle se ils se destinent.
Lever de soleil sur l'île de Kodiak. L'île de Kodiak est la plus grande île d’Alaska, dont elle est séparée par le détroit de Chelikhov.
Le détroit Chelikhov, entre les iles aléoutiennes et l'île de Kodiak, est un endroit privilégié pour l'observation des grands mammifères marins comme les orques. Les courants marins y concentrent les sources de nourritures pour ces cétacés.
Lever de soleil depuis la passerelle de commandement du RV Sikuliaq sur l'Océan Pacifique.
Tous les repas sont planifiés, organisés et préparés par Mark Teckenbrock, chef cuisinier. Il est assisté dans la cuisine du Sikuliaq par Kimberly Heine, cuisinière et Noah Hamlin, cuisinier.
Le chef mécanicien Rick Null et le capitaine Eric Piper.dans la salle de contrôle des deux ponts de la machinerie du RV Sikuliaq, qui est à l’échelle de la démesure technologique du bateau. Il est propulsé par deux moteurs diesel haute vitesse série MTU 4000 12 cylindres de 1 310 kW (2 400 ch) et 1 310 kW (1 760 ch). Le Sikuliaq est l'un des tout premiers navires à être équipé d'unités de propulsion Icepod, pouvant pivoter à 360 degrés autour de l'axe vertical. Les propulseurs à entraînement en Z «tirent», ce qui signifie que les hélices sont orientées dans la direction dans laquelle le navire se déplace pour améliorer l'efficacité hydrodynamique. En outre, ils sont «montés sur le boîtier», ce qui signifie que les propulseurs peuvent être déconnectés et soulevés pour des raisons de maintenance sans amarrer le navire. Il est également équipé d'un propulseur d'étrave pour faciliter les manœuvres à faible vitesse. La vitesse maximale du Sikuliaq en eaux calmes est de 14,2 nœuds (26,3 km/h). Il a également une capacité de positionnement dynamique et une endurance opérationnelle de 45 jours et peut parcourir 18 000 milles marins (33 000 km) à 10 nœuds (19 km / h).
Le Sikuliaq aborde au port de Seward après 8 jours en mer. Depuis la passerelle, le second Christoph Gabaldo, guide au cm près la manœuvre.
Le Sikuliaq accoste au port de Seward après 8 jours en mer. Seward est un port important, libre des glaces durant toute l'année, avec plusieurs chantiers navals. Son activité est axée sur la pêche et le tourisme. En effet, elle est reliée au reste de l'État par la Seward Highway qui traverse la péninsule Kenai et permet l'accès au parc national de Kenai Fjords par la route qui mène au glacier Exit. Elle est ainsi le point de départ de nombreuses randonnées dans toute la péninsule.