Soleil éclatant et froid glacial dans la plus haute ville du monde. A 4 090 mètres d’altitude, culmine Potosi, au sud de la Bolivie. Potosi, l’opulente, exploitée dès 1545 par les Espagnols pour ses mines d’argent du Cerro Rico, la Riche Colline, qui la surplombe. Aujourd’hui l’extraction des minerais se poursuit, surtout d’étain, malgré l’épuisement des gisements. Les 120 000 habitants comptent beaucoup de mineurs adultes ainsi que des enfants travailleurs. Ces derniers seraient environ 6 400 à multiplier les boulots précaires. Vendeurs ambulants (glaces, sucreries, journaux, etc.), cireurs de chaussures, écaillers de poissons, coursiers au marché, annonceurs des directions dans les micros (transports locaux), déchargeurs de valises au terminal de bus, nettoyeurs de tombes au cimetière, travailleurs dans les mines, vendeurs de minéraux aux gringos ou touristes… L’ensemble de ces enfants et adolescents alterne entre travail et école.Tous désirent poursuivre leurs études, affirmant que ce petit boulot n’est que temporel. Quatorze ans, c’est l’âge légal en Bolivie pour pouvoir arrêter l’école et commencer à travailler. Texte et légende : Ariane Silvestri. Reportage réalisé en collaboration avec Médecins du Monde
© Elisabeth RULL / Divergence
Sur le Cerro Rico, Hernan vend des mineraux (etain, sulfate de cuivre, zinc) aux touristes en mal d'aventures qui visitent la mine en groupes avec les agences specialisees du centre ville. Salaire/jour estime : 5 a 10 Bolivianos (Bs). (0,55 a 1,10?)
A quelques 4500m d'altitude, la rouge montagne du Cerro Rico domine la ville de Potosi. On se rappelle alors la legende qui dit que ses flancs ont pris cette couleur en se chargeant du sang des Indiens morts a l'exploitation des mines de Potosi sous le regne de l'Espagne coloniale.
Mariella, 15 ans, a quitte l'Argentine pour s'installer a Potosi, trois ans auparavant. Elle tient la petite baraque familiale et vend de la nourriture au pied du Cerro. Son pere, ancien mineur, ne travaille plus depuis qu'il s'est blesse a la main dans un accident du travail.
Chaque jour, les mineurs embarquent à bord de camions qui gravissent les routes sinueuses le long des pentes du Cerro Ricco.
A quelques 4500m d'altitude, la rouge montagne du Cerro Rico domine la ville de Potosi. On se rappelle alors la legende qui dit que ses flancs ont pris cette couleur en se chargeant du sang des Indiens morts a l'exploitation des mines de Potosi sous le regne de l'Espagne coloniale.
Atelier de prevention sur la sante au college Luis Espinal, du quartier de San Cristobal. L'equipe de Medecins du Monde est en train de faire un cours sur la contamination possible de l'eau grace a l'action du soleil. Les adolescents, dissipes, n'oublient cependant pas d'ecouter le message.
Un des nombreuses entrées de la mine du Cerro Ricco. Abandonnees des ingenieurs, les veines sont creusees aleatoirement, sans etre etayees. Les mineurs y restent une journee ou une nuit entiere, et ne mangent qu'un fois sortis.
? l'interieur de la mine San Miguel, Carlos, 13 ans, guide assistant dans une agence pour touristes, raconte la legende du "Tio ", que les conquistadors ont assimile au Diable. Represente par une statuette dans toutes les mines, il est venere comme le proprietaire du minerai. Les mineurs lui offrent des cigarettes, des feuilles de coca et de l'alcool a 96?. Salaire quotidien estime : 3 Bs (0,33? ) a 10 Bs (1,10 ?) la visite.
Abandonnees des ingenieurs, les veines sont creusees aleatoirement, sans etre etayees. Les mineurs y restent une journee ou une nuit entiere, et ne mangent qu'un fois sortis.
A l'exterieur de la mine de San Roberto, les adultes se preparent a entrer pour la journee dans les mines. Le tri et le concassage des pierres sera la tache de cet enfant, qui, fait plutot rare parmi les enfants de Potosi, n'a pas voulu nous parler, decision influencee par la presence des adultes.
A l'exterieur de la mine de San Roberto, les adultes se preparent a entrer pour la journee dans les mines. Le tri et le concassage des pierres sera la tache de cet enfant, qui, fait plutot rare parmi les enfants de Potosi, n'a pas voulu nous parler, decision influencee par la presence des adultes.
Vente de poissons de riviere au marche. L'approvisionnement se fait a Potosi seulement de juin a aout. Des qu'un client a achete son poisson, les adolescents ecaillers se precipitent pour le preparer. Les chiens sont egalement de la partie. Salaire quotidien estime : 10 BS (1,10 ?) a 20 Bs ( 2,20 ?) le week-end.
Armando, 7 ans, passe ses journees dehors. Il se donne du mal pour trouver un chauffeur qui voudra bien le faire travailler. Paye par ce dernier, il est voceador et annonce en criant les directions des minibus qui sillonnent les rues irregulieres de Potosi. Salaire/jour estime : 5 a 8 Bolivianos. (0,55 a 0,88 ?)
Nicolas, 17 ans, vient tout juste d'arriver du campo. Orphelin, il est heberge par sa tante, la seule famille qui lui reste. Poursuivant ses etudes, il parcourt neanmoins chaque jour les chemins escarpes du Cerro pour vendre des glaces. Et pour appater le client, rien de tel que son klaxon. Salaire quotidien estime : 15 Bs. (1,65 ?)
Terminal de bus, 08 h du matin. Destinations : La Paz, Cochabamba? Les bus restent le moyen de transport le plus utilise pour se deplacer dans le pays. Chaucun achete son billet et enregistre ses valises. Un systeme de poulie les descend ensuite vers les bus ou elles sont recues par les adolescents qui les chargent dans les soutes. Salaire quotidien estime : 15 a 20 Bs. ( 1,65 a 2,20 ? )
Place du mineur
Au comedor popular, cantine populaire soutenue par l'Etat, les enfants et adolescents travailleurs ont la possibilite de manger un repas chaud pour 50 centavos, la moitie d'1 Boliviano (1Bs=0,1?). Ils peuvent aussi y prendre un gouter gratuit.
Une trentaine d'enfants et d'adolescents travaillent dans l'unique cimetiere de Potosi. Payes par les proches venus se recueillir, ils sont charges de nettoyer les pierres tombales. Salaire quotidien estime : 10 Bs (1,10 ?) et 50 Bs (5,5 ?) pour les fetes speciales.
Les baraquements des mineurs et de leurs familles s'étendent en peripherie de la ville de Potosi, à flanc de la montagne du Cerro Ricco.
Le ciel se pare de couleurs surrealistes et le froid se fait de nouveau sentir. Nombreux sont les gamins travailleurs a etre encore dehors.