Mémoires d'Enfances Exilées - Histoire des "Enfants de la Creuse"

© Corinne ROZOTTE / Divergence

André Minatchy, 69 ans, exilé en 1963 dans l'Oise, à l'orphelinat et au centre d'apprentissage agricole de Rouvroy-les-Merles. André n'a pas connu son père et sa mère biologique est décédée alors qu'il n'a que 2 ans. Placé au foyer de Hell Bourg, sorte de maison de correction bien connue des réunionnais, il est transplanté dans l'Oise à ses 12 ans. « On réfléchissait pas beaucoup » se souvient-il, « on allait à l'école une ou deux fois par semaine et le reste du temps c'était dans les champs pour arracher les betteraves, ramasser les patates ou nettoyer l'étable de vaches... ». Pendant les vacances il était envoyé dans une famille d'accueil où « c'était l'horreur » raconte-t-il, plusieurs enfants à dormir entassés dans une même chambre, sans chauffage, sans douche. Pour André, « c'était des années infernales. On a pas eu d'enfance ». Il estime n'avoir connu « Noel » qu'à l'âge de 25 ans. La vie d'André commence à s'éclaircir quand il entre à l'armée où il devient cuisinier, activité dont il fera son métier jusqu'à sa récente retraite. Aujourd'hui, il vit en Normandie et vient de retourner à La Réunion avec le dispositif de prise en charge du billet d'avion mis en place par l'Etat français. S'il y a retrouvé des demi-soeurs, beaucoup de non-dits sur leur enfance passé semblent persister.

Lieu : Sainte-Croix-Grand-Tonne, France

Mots clés : Andre Minatchy, Creuse, France, Reunionnais, enfant de la Creuse, exil, homme, man, portrait

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