L’espace du taxi, lieu clos et impersonnel, m’offre un cadre identique où seules les personnes changent au hasard des itinéraires. Assise à côté du chauffeur, je tente de capter du sujet une présence naturelle au plus prés de son intériorité. La position des clients sur la banquette-arrière, les lumières de la ville la nuit, la mélancolie d’un regard perdu, le lâcher prise seul ou à plusieurs, toutes les nuances émotionnelles de ce qui se jouent le temps d’une course où l’on se laisse guider par le chauffeur racontent un bout d’histoire de mes contemporains, un fragment d’humanité à la fois unique et universel.
© Marie-Pierre DIETERLÉ / Divergence