Reportage : Mémoires d'Enfances Exilées - Histoire des "Enfants de la Creuse"

Mémoires d Enfances Exilées - Histoire des  Enfants de la Creuse
30 novembre 2021
Mémoires d'Enfances Exilées - Histoire des "Enfants de la Creuse"

© Corinne ROZOTTE / Divergence

Lise-May PAYET Exilée en 1969 au foyer de l'enfance de Guéret à l'âge de 16 ans. Lise-May se rappelle qu'à Cilaos à La Réunion, elle a 11 ans quand une assistante sociale vient les chercher elle et son demi-frère dans une 2 CV grise. Ils sont alors séparés. Elle est placée au foyer Marie Poittevin de la Plaine des Cafres ; 5 ans plus tard, elle est transférée au foyer de l'enfance de Guéret. Elle a alors 17 ans et est aussitôt placée dans une famille d'agriculteurs où « le monsieur regardait sous mes jupes et me demandait de monter à l'échelle » se souvient-elle. Elle sert de « bonne à tout faire » et travaille en plus pendant 6 ans comme ouvrière dans une usine de confection de Boussac sans jamais être rémunérée puisque c'est sa famille d'accueil qui gardera la totalité de l'argent. Lise-May raconte qu'elle était « un peu sauvage » et que « c'était très dur » car elle ne savait pas bien lire ni parler français. Depuis, elle est retournée à La Réunion où elle revu sa mère pour la première fois en 2011. Quant à son père, elle le voit pour la première fois en 2001, elle a alors 48 ans. « En tout, je l'ai vu pendant 8 jours de sa vie », regrette-t-elle. Il décèdera en 2009. Jessie MOENNER Exilée dans le Gers en 1967, à l'âge de 11 ans. Enfant, Jessie vit avec son frère et sa sÅ"ur chez leur grand-mère maternelle dans un quartier pauvre du Port. Leur mère, « bonne à tout faire chez les blancs » venait leur rendre visite quand elle le pouvait. Un jour de 1966, Jessie est enlevée dans la rue par les services sociaux et est placée dans un orphelinat à Saint-Gilles. Deux ans plus tard, c'est l'adoption, avec son frère et sa sÅ"ur, dans une famille du Gers. Commencent des années de maltraitance : ils sont traités de « petits bicots », doivent se laver à l'eau froide, leur mère biologique est qualifiée de « putain ». Plus grave : le père adoptif se livre à une agressio

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